Encyclopdia DOCUMENT 1
DOCUMENT 1 sinstalle dabord et avant tout comme une pièce méticuleusement composée, sur et à propos du corps, une approche considérant le corpus chorégraphique et artistique contemporain comme matière à réflexion et à utilisation, directe. Aussi, et à linstar de toutes uvres initiant une série, DOCUMENT 1 pose les fondements tangibles du projet Encyclopdia, en introduit les visées; notamment sur le corps comme objet générateur de mouvement et la notion dencyclopédie scénique.
Dans un lien continuel entre la scène et le monde extérieur, luvre se construit en centaines de gestes, dattitudes du corps, dobjets et de points de vue sur le monde et son quotidien. Combinaisons gestuelles et collections de mouvements mettent en relief les infinies possibilités motrices de certaines parties, pour la plupart du temps périphériques, du corps humain. Variations pour les bras, les mains et les pieds prennent successivement place dans un espace à la géométrie découpée, de même que des séquences chorégraphiques, étonnantes, pour la tête et la hanche, respectivement empruntées à Meg Stuart et Benoît Lachambre.
Poussant la filiation entre lencyclopédie et luvre scénique, Lynda Gaudreau positionne les corps en mouvement sur une large bande de papier blanc et insère, à loccasion, des planches extraites de louvrage titanesque de Diderot et dAlembert. Dans cette rencontre évidente entre lêtre humain et des espaces multipliés, lartiste travaille le corps tordu, plié, étiré, courbé, debout, allongé, etc. et se plaît à jouer avec ce qui lentoure musique, univers sonores divers, vidéo, dont un extrait de Hands de Jonathan Burrows. Dans un clin dil pluriel, DOCUMENT 1 va même jusquà inclure, par le truchement de projections vidéo, laspect naturel, presque banal, dactions corporelles familières à tous : courses, jeu de ballon dans un parc, motif de tricot.
De fragmentation volontaire en discontinuité, tout aussi volontaire, DOCUMENT 1 porte ainsi un regard, légèrement détaché, sur le mouvement et le monde qui lentoure et le module, tout en tissant des liens, plutôt inattendus, entre lart chorégraphique et la vie ordinaire.
Andrée Martin
CréditsÀ P. Mills
Première : 27 septembre 1999, Festival international de nouvelle danse (Montréal, Canada)
Direction artistique et chorégraphie
Lynda GaudreauDanseurs
Sarah Doucet
Mark Eden-Towle
Sophie Janssens
Sophie LavigneArtiste invité
Benoît LachambreConception scénographique et direction sonore
Lynda GaudreauIngénieur sonore
Dino GiancolaÉclairages
Lucie BazzoMusique originale
Rober Racine
Piano (1999)Costumes
Lynda Gaudreau
Carmen Alie
Denis Lavoieuvre vidéographique intégrée
Jonathan Burrows
Hands (1995)Film de danse par Jonathan Burrows, Adam Roberts et Matteo Fargion
Musique : Matteo Fargion
Vidéo prêtée avec laimable autorisation du Arts Council of England.uvres chorégraphiques intégrées
Meg Stuart et Damaged Goods
Extrait de No Longer Readymade (1993)
Interprète : Benoît Lachambre
Musique : Hahn RoweBenoît Lachambre
Solo à la hanche (1999)
(création originale)Accessoires chorégraphiques
Daniel Larrieu
Feutre (1999)
(le ballon et les plumes)Entretiens intégrés
Barbara De Coninck
Les oiseaux et le mouvementJérôme Bel
Propos sur la créationRépétitrices
AnneBruce Falconer
France Royuvre vidéographique originale
Marlene Millar
Philip Szporer
Lynda GaudreauInterprètes : Dwayne Bromfield, Loan Duong, David A. Peters, Mark Eden-Towle, Roger Beaulne, Alexina Cowan et AnneBruce Falconer
Directeur photo : Michael Wees
Son : Duraid Munajim
Montage vidéographique : Michel Giroux
Montage sonore : Martin Hurtubise
Le projet vidéo a bénéficié de la participation financière de PRIM.Une coproduction du Festival international de nouvelle danse (Montréal, Canada), du Centre national des Arts (Ottawa, Canada) et de la Compagnie De Brune.
Lynda Gaudreau a obtenu le statut dartiste en résidence aux studios de La La La Human Steps pour la saison 1998-1999.
Partenaires du projet : Théâtre de la Ville (Longueuil, Québec), Centre chorégraphique national de Tours (France).
Durée : 70 minutes (sans entracte)
Extraits de presseUne soirée de danse magique : DOCUMENT 1, de la Canadienne Lynda Gaudreau, esquisse un alphabet poétique du corps humain [...].
DOCUMENT 1 fascine du début à la fin.
Eva Bucher, Neue Luzerner Zeitung (Suisse), 11 novembre 2001
Odenthal [Directeur, Département des arts de la scène, Haus Der Kulturen der Welt, Berlin] a noté quau XVIe siècle, on tenta de re-systématiser le savoir. Ce fut dans les brèches de ce savoir, là où le monde navait pas encore été exploré, que les artistes et les utopistes créèrent leurs mondes imaginaires.Cest précisément ce que fait Lynda Gaudreau dans ses chorégraphies.
Ulrike Geist, Oranienburger Generalanzieger (Allemagne), 15 août 2000
Avec sa Compagnie De Brune, lartiste canadienne, reconnue pour ses créations rigoureuses, recherche lessence des choses. [...] Pourtant, par son radicalisme formel, DOCUMENT 1 est lun des moments forts de cette édition de lInternationales Tanzfest Berlin.Kerstin Rottman, Die Welt (Allemagne), 15 août 2000
[...] un échange dramatique passionné, leste et dansé sur le répertoire contemporain.Andrea Amort, Wiener Kurier (Autriche), 9 août 2000
Cétait, tout comme le reste de la soirée, purement intellectuel. Et cétait un pur délice.Jenny Jackson, The Ottawa Citizen (Canada), 25 février 2000
Le premier effet de surprise que DOCUMENT 1 produit se trouve justement là, dans laudace de créer une forme artistique inédite pour explorer la question toujours polémique des liens esthétiques.Il sagit dune excellente opportunité de découvrir la différence qui fait la différence en matière de danse.
Helena Katz, O Estado de São Paulo (Brésil), 18 janvier 2000
Cette méthode de travail extrêmement concentrée se reflète dans la sobriété de la mise en scène. Luvre nen brille pas moins de la fascination de Gaudreau pour larchivistique, pour lexploration dinépuisables modes dordonnancement.Le résultat est une pièce au développement organique qui sécarte de lexercice mathématique ou purement technique. Il doit plutôt sa douce bien que saisissante force visuelle à un tissage attentif et délicat de couches chorégraphiques et dramatiques complexes.
Sabine Huschka, Tanzdrama (Allemagne), 2000
Un minimalisme poétique surgit, rythmant pour ainsi dire les divers fragments et les rassemblant de manière à unifier la composition. La conception conventionnelle de lauteur sen trouve bouleversée.[...] Tout comme chez Jérôme Bel, quoique par lentremise de moyens différents, un espace ludique éclot et confronte le sujet, conçu comme notion centrale de lart moderne, à un collectif imaginaire.
Lintention culturelle et politique quavait Diderot en publiant son Encyclopédie au XVIIIe siècle, à savoir la démocratisation de la connaissance, est également ce qui a inspiré Lynda Gaudreau à tenter une redéfinition du travail chorégraphique.
Johannes Odenthal, Ballet InternationalTanz Aktuell (Allemagne), novembre 1999
Lynda Gaudreau a la merveilleuse habitude de transformer sa recherche chorégraphique, de prime abord très clinique et formelle, en quelque chose dincroyablement pur et dextrêmement émouvant.DOCUMENT 1 porte sur les bras, les mains, les pieds et les hanches et le résultats est tout à fait fascinant. Chaque tableau est une véritable planche dencyclopédie vivante...
Stéphanie Brody, La Presse (Canada), 28 septembre 1999
Comme toujours, Gaudreau juxtapose formes et perspectives, trouvant de nouvelles manières de nous aider à apprécier le corps peu importe lequel.Linde Howe-Beck, The Gazette (Canada), 28 septembre 1999
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