Encyclopdia DOCUMENT 3
Troisième chapitre dune série dont on ne saurait prédire la résultante finale, Encyclopdia DOCUMENT 3 possède la légèreté du processus créatif en cours et la richesse dun travail de recherche mené rigoureusement à terme. De la succession de tableaux où prennent place les individus-danseurs, au pliage et dépliage dune scénographie aux allures de large feuille, DOCUMENT 3, couleur et texture papier, sancre dans une dimension où lenvironnement sonore module le corps et lespace à travers une infinité de partitions; entre petites ruptures et décalages, réverbération et échos indéfinissables, inaccoutumés.
Si DOCUMENT 1 et DOCUMENT 2 se plaisaient à jouer avec des paramètres formels et, dans une certaine mesure, à rendre abstraits le corps et son enveloppe de chair, quelque chose de la simplicité de la vie humaine, de sa réalité étrange, se glisse subrepticement ici et là dans ce troisième tome de lencyclopédie de Gaudreau. Va-et-vient ludique, à la fois vif et tranquille, parcelles de vie et manifestations du (de) corps, que vient ponctuer un humour proprement inattendu, singulier.
Par cet ajout humoristique, Lynda Gaudreau surprend, séduit. Plus proche de lêtre au naturel que ses deux prédécesseurs, ce nouveau chapitre dEncyclopdia, tout en rupture, en folie calme et en éclatement, met en scène et répertorie une suite de réactions et dattitudes humaines, tant corporelles que sonores. Outre la présentation dextraits vidéos, sur Vera Mantero dabord et Akram Khan ensuite, lartiste pénètre cette fois-ci dans une zone où on ne lattendait pas tout à fait, celle du texte; rapprochement indirect entre le papier, surface à inscrire de lencyclopédie, et le mot, élément même de linscription.
On laura compris, DOCUMENT 3, en véritable travail de la matière spatiale, sonore et corporelle, à travers le repliement et létalement du papier, ne se limite pas au corps. Ici, la chorégraphie se fait monologues, gestes, silences, pensées, immobilités et imprévus. Ainsi, Gaudreau sort-elle volontairement de la dynamique chorégraphique, pour se laisser aller librement dans une création sans frontière, où se retrouve en filigrane un triple plaisir : celui de la spontanéité, du dérapage et de la liberté de faire.
Andrée Martin
CréditsÀ Paul
Première : 1er mai 2002, luzerntanz centre chorégraphique au luzernertheater (Lucerne, Suisse)
Direction artistique et chorégraphie
Lynda GaudreauMatériel chorégraphique développé avec les danseurs
Anna Bozzini
Cristian Duarte
Sophie Lavigne
Monique Romeiko
Fragments chorégraphiques intégrés de
Vera Mantero
(section avec les balles)Vidéo intégrée dune uvre chorégraphiée et interprétée par
Akram KhanMonologues de
Lynda Gaudreau
Cristian DuarteÉquipe de conception sonore et scénographique
Alexandre St-Onge
Christof Migone
Annie Lebel (Atelier in situ)
Lynda GaudreauConception sonore développée par
Alexandre St-Onge
Christof MigoneConception scénographique développée par
Annie Lebel (Atelier in situ)
Lynda GaudreauCollaboration à la lumière
Isabelle LapointeCostumes
Carmen AlieConception vidéographique
Lynda Gaudreau
(Lynda Gaudreau et Vera Mantero au parc, Vera Mantero, Akram Khan)Équipe de tournage vidéographique
Réalisation et montage : Marlene Millar
Direction photographique et caméra : Michael Weiss
Son : Alain TremblayRépétitrices
France Roy
France BruyèreUne coproduction du KunstenFESTIVALdesArts (Bruxelles, Belgique), du Théâtre de la Ville (Paris, France), du Centre dArts Vooruit (Gand, Belgique), du luzerntanz centre chorégraphique au luzernertheater (Lucerne, Suisse), du Festival international de nouvelle danse (Montréal, Canada) et de la Compagnie De Brune, en collaboration avec lAtelier du Rhin (Colmar, France).
Les danseurs Sarah Doucet, Mark Eden-Towle, Guy Trifiro et Tanya White ont participé à lélaboration du matériel chorégraphique de DOCUMENT 3 lors de sa création. Lynda Gaudreau les en remercie.
Lynda Gaudreau remercie Farooq Chaudry, Fu Kuen Tang pour son apport en début de création, AnneBruce Falconer et Nicolas Marion.
Durée : 60 minutes (sans entracte)
Extraits de presseDOCUMENT 3 à nos yeux soffre plutôt notamment par ce binôme mouvements/son et son hypothétique traduction en langage comme le partage dune quête vertigineuse et entêtante, comme un champ des possibles dans le cadre des contraintes, comme limmanence du dit dans le non-dit, comme laveu dun doute, universel et sensuel.
Marie Baudet, La Libre Belgique (Belgique), 19 mai 2002
La Compagnie De Brune présente ce commencement perpétuel et cette interruption répétée avec tant de raffinement et de précision que le public retient constamment son souffle.Christina Thurner, Neue Zürcher Zeitung (Suisse), 3 mai 2002
Ce qui semble à première vue abstrait et relativement anodin ne cesse détonner par sa forme artistique minutieusement conçue qui ouvre des champs de tension dynamiques entre les éléments acoustiques, spatiaux et chorégraphiques.Eva Bucher, Neue Luzerner Zeitung (Suisse), 3 mai 2002